Selon le rapport publié lundi par le Conseil du Marché Financier, les fonds propres de QNB Tunisie ont atteint, fin décembre 2024, environ 282,974 millions de dinars, soit moins de la moitié du capital social estimé à 644 millions de dinars, en raison de l’accumulation des pertes, qui s’élèvent à 361,7 millions de dinars.

Selon le rapport général des commissaires aux comptes relatif aux états financiers arrêtés au 31 décembre 2024, la banque a convoqué une assemblée générale extraordinaire le 26 mars 2025 afin de décider d’une réduction de capital de 361,7 millions de dinars pour absorber les pertes accumulées. Le capital social serait ainsi ramené de 644 à 282,3 millions de dinars.


Des performances financières en baisse et une montée des créances irrécouvrables
Les états financiers de la banque montrent un produit net bancaire de 70,3 millions de dinars pour l’année 2024, avec un résultat d’exploitation de 43,8 millions de dinars. Le rapport révèle également une hausse du volume des créances classées irrécouvrables, atteignant 500 millions de dinars, reflétant des difficultés majeures de recouvrement.

Par ailleurs, en 2024, la banque a procédé à l’annulation de créances pour un montant de 71,5 millions de dinars, majoritairement classées en catégorie 5, c’est-à-dire des créances contestées juridiquement et non récupérables.

Le rapport spécial des commissaires aux comptes indique également que le directeur général de la banque a perçu une rémunération annuelle brute de 1,965 million de dinars en 2024, soit environ 164 mille dinars par mois. Ce niveau de rémunération soulève des interrogations sur la gouvernance financière, compte tenu de la situation critique de la banque.


Analyse financière basée sur l’intelligence artificielle
Cette analyse, fondée sur les données officielles publiées par le CMF et la banque, fournit une lecture approfondie de la santé financière de QNB Tunisie :

1. Fonds propres vs Capital social

  • Fonds propres : 282,9 MD
  • Capital initial : 644 MD
  • Pertes accumulées : 361,7 MD
    Cela signifie que plus de la moitié des fonds propres de la banque ont été érodés par les pertes, ce qui a conduit à la décision de réduction du capital, une opération connue sous le nom de restructuration du capital, étape cruciale pour assurer la continuité de l’institution.

2. Performances financières en 2024

  • Produit net bancaire : 70,3 MD (+25,7 %)
  • Résultat d’exploitation : 43,8 MD
    On note une amélioration dans la rentabilité de l’activité bancaire principale, ce qui est encourageant pour la génération de revenus, notamment grâce à une meilleure gestion des ressources et à la diversification des sources de revenus.

3. Créances douteuses (Non-performing loans)

  • Créances irrécouvrables : 500 MD (mention d’un chiffre de 514 MD après une baisse de 91 MD ?)
  • Taux de créances douteuses : 27 %
    Bien que la banque annonce une amélioration (baisse des créances douteuses de 91 MD par rapport à 2023), ce taux reste très élevé par rapport aux standards bancaires sains (généralement <5 %).

Ces chiffres montrent que la banque reste exposée à un risque de crédit important, ce qui pourrait retarder le retour à une rentabilité durable.

4. Évolution des crédits et des dépôts

  • Total des crédits : 1 887 MD (+12 %)
  • Crédits au secteur public : 466 MD
  • Portefeuille obligataire : 558 MD
  • Total des dépôts : 1 582 MD (+14,4 %)
    Cette croissance reflète une certaine confiance du marché dans la banque et une activité soutenue dans le financement de l’économie, notamment via le secteur public. Toutefois, un écart persiste entre les niveaux des crédits et des dépôts.

Évaluation générale

IndicateurÉvaluation
Solvabilité⚠️ Faible (érosion des fonds propres)
Rentabilité📈 Amélioration notable, mais encore insuffisante
Créances douteuses🔴 Très élevées, risque structurel important
Dépôts & liquidité✅ Amélioration encourageante

Conclusion
QNB Tunisie traverse une phase de transition critique. D’un côté, certains indicateurs montrent des signes positifs (revenus, croissance), mais de l’autre, les pertes passées et le poids des créances douteuses continuent de peser sur l’équilibre financier.

La réussite du plan de restructuration entamé en 2021 – avec potentiellement un soutien du groupe mère – sera déterminante pour un véritable retour à la rentabilité en 2025.

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