Une opération promotionnelle organisée récemment par la société « Ford Tunisie » dans l’archipel de Kerkennah a provoqué une vive colère parmi les internautes et les défenseurs de l’environnement, après la diffusion de vidéos montrant des véhicules tout-terrain effectuant des figures de « drift » au milieu des terres salées de l’île, une zone classée comme réserve naturelle d’une grande importance écologique.
Cet événement, auquel ont participé plusieurs influenceurs, avait été publié sur les réseaux sociaux avant que les contenus ne soient retirés par la suite. Il s’est déroulé au cœur d’un écosystème fragile, reconnu pour sa richesse naturelle et sa biodiversité. Des militants écologistes ont dénoncé cette initiative comme une violation grave des réglementations environnementales et des lois nationales en vigueur.



Kerkennah n’est pas seulement une destination touristique, mais abrite aussi des zones humides classées au niveau international sous la convention de Ramsar depuis 2012. Ces zones sont un refuge important pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs et de plantes sensibles, et jouent un rôle essentiel dans l’équilibre écologique et la lutte contre les effets du changement climatique.
Malgré un arrêté gouvernemental conjoint datant du 5 avril 2025, émanant des ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Pêche, interdisant formellement les activités mécaniques telles que la conduite de véhicules tout-terrain ou de quads sur les plages et zones côtières, cet événement a été organisé sans aucune autorisation officielle, soulevant des questions sur le respect et l’application de la loi.
Les experts environnementaux alertent sur les dommages importants que peuvent causer ces véhicules dans ces zones, notamment la compression des sols, la destruction de la végétation, le dérangement de la faune sauvage, ainsi que la pollution sonore et visuelle qui affectent l’écosystème local.
À ce jour, « Ford Tunisie » n’a émis aucune déclaration officielle concernant cet incident, se contentant de supprimer les publications liées à l’événement de ses comptes sur les réseaux sociaux. Cette réaction a suscité encore plus d’indignation parmi les observateurs qui estiment que le respect des lois environnementales doit être une priorité absolue, surtout dans des zones naturelles protégées qui constituent un poumon écologique vital pour le pays et un précieux réservoir de biodiversité.
La société civile et les défenseurs de l’environnement appellent les autorités compétentes à ouvrir une enquête transparente sur cet incident et à prendre les mesures nécessaires pour empêcher la répétition de telles infractions qui mettent en danger les écosystèmes fragiles et exposent les zones protégées à des risques graves.
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