La Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) a publié son rapport financier pour la période close au 30 septembre 2025, faisant état de revenus en progression mais également d’une hausse marquée des dépenses d’exploitation, révélant ainsi une performance contrastée pour la première banque privée du pays.
Croissance des revenus et confiance soutenue des clients
Le rapport indique que le Produit Net Bancaire (PNB) a atteint 1,195 milliard de dinars, enregistrant une croissance de 9,7 % par rapport à la même période de 2024.
Cette évolution a été portée par la diversification des sources de revenus :
- Marge d’intérêts : 428,9 millions de dinars (35,9 % du PNB)
- Commissions : 212,6 millions de dinars (17,8 %)
- Revenus de portefeuille et opérations financières : 553,6 millions de dinars (46,3 %)
Les dépôts ont également connu une hausse notable de 9,4 %, atteignant 21,6 milliards de dinars, confirmant ainsi la confiance continue de la clientèle malgré un contexte économique difficile.
Des coûts en hausse et une efficacité en recul
Parallèlement, les charges d’exploitation ont augmenté de 14,7 %, pour s’établir à 538 millions de dinars, dépassant le rythme de croissance des revenus.
Le coefficient d’exploitation est ainsi passé de 43 % à 45 %, ce qui signifie que la banque dépense 45 dinars pour générer 100 dinars de revenus.
Cet indicateur suscite des interrogations quant à la capacité de la direction à maîtriser les coûts et à améliorer l’efficacité opérationnelle, notamment face à une concurrence accrue sur le marché bancaire tunisien.
Une politique de crédit prudente et une liquidité confortable
Malgré une situation de liquidité élevée, la BIAT continue d’adopter une politique de crédit prudente. Le portefeuille de prêts nets n’a progressé que de 3,7 %, pour atteindre 12,9 milliards de dinars.
Le ratio crédits/dépôts reste inférieur à 60 %, traduisant la volonté de la banque de préserver la solidité de son bilan et de limiter les risques dans un environnement économique instable.
Détail de la hausse : salaires et charges générales sous pression
Le rapport de la BIAT révèle que les charges d’exploitation se sont élevées à 537,9 millions de dinars à fin septembre 2025, contre 468,9 millions un an plus tôt, soit une hausse de 14,7 %, équivalente à près de 69 millions de dinars supplémentaires.
Cette progression provient principalement de l’augmentation des dépenses de personnel, qui ont atteint 307,3 millions de dinars (contre 258,1 millions en 2024, soit +19 %), représentant plus de la moitié du total des charges d’exploitation.
Les charges générales d’exploitation ont également augmenté de 10 %, passant de 176,3 à 194,1 millions de dinars.
Cette évolution s’explique vraisemblablement par la hausse des salaires et des charges sociales, mais aussi par l’accroissement des investissements dans le digital, les infrastructures et les nouveaux services, dans un contexte d’inflation des coûts opérationnels sur le marché tunisien.
Cette dynamique s’est traduite par un coefficient d’exploitation en hausse à 45 %, contre 43 % l’année précédente, signe d’un recul relatif de l’efficacité opérationnelle.
Une solidité qui appelle à un meilleur équilibre
Les résultats du troisième trimestre 2025 confirment la robustesse de la BIAT en termes de taille, de liquidité et de confiance du public.
Cependant, la banque devra réajuster sa structure de coûts afin de garantir la pérennité de sa rentabilité.
Entre croissance continue des revenus et pression croissante sur les dépenses, l’enjeu majeur pour la BIAT reste de trouver l’équilibre entre expansion et efficacité dans les prochains mois.






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