La UBCI a réussi à enregistrer une performance financière exceptionnelle au cours du premier semestre 2025, avec un bénéfice net en forte hausse de 18,4 %, atteignant 27,4 millions de dinars, contre 23,1 millions de dinars pour la même période de l’année précédente.
Cependant, ce tableau positif n’est pas exempt de certaines ombres, puisque les données financières de la banque ont révélé un défi majeur au niveau des flux de trésorerie, ainsi que l’apparition d’un litige fiscal susceptible de menacer sa stabilité financière s’il n’est pas maîtrisé.
Moteurs de croissance : les crédits et la qualité des actifs en tête
Cette performance solide repose sur plusieurs facteurs clés, parmi lesquels la croissance importante du portefeuille de crédits, qui est passée d’environ 3,29 milliards de dinars fin décembre 2024 à près de 3,61 milliards de dinars en juin 2025. Cette croissance n’a pas été uniquement quantitative, mais aussi qualitative, avec une amélioration notable de la qualité du portefeuille.
En effet, le taux de créances douteuses (classées dans les catégories C2, C3, C4) a diminué à 5,37 % du total des crédits, contre 6,32 % à la fin de l’année précédente, reflétant ainsi l’efficacité des politiques de gestion des risques et du crédit mises en place par la banque.
Pour renforcer cette solidité, le rapport indique que la banque dispose de provisions couvrant l’intégralité de ces créances douteuses à hauteur de 104,3 %, ce qui signifie qu’elle est bien protégée contre d’éventuelles pertes futures.
Le grand défi : le déficit de liquidité et la dépendance à la banque centrale
Malgré des bénéfices record, la banque a été confrontée à une pression importante sur la liquidité. Le flux de trésorerie net provenant des activités opérationnelles a enregistré un chiffre négatif de -405,9 millions de dinars.
Les analystes financiers attribuent cette contradiction à la croissance rapide et généreuse de l’octroi de crédits, qui épuisent immédiatement la liquidité, alors que les profits se matérialisent sur une période plus longue. Pour compenser ce déficit, la banque a dû recourir fortement à la banque centrale, ses emprunts auprès de celle-ci ayant bondi à 670 millions de dinars, contre 291,8 millions de dinars fin 2024, augmentant ainsi le risque lié aux fluctuations des taux d’intérêt.
Litige fiscal : un nuage à l’horizon
Le rapport fait état d’un règlement d’un litige fiscal précédent pour la période 2020-2023 avec l’administration fiscale, la banque ayant accepté de verser 1,5 million de dinars en principal et 630 000 dinars en amende.
Cependant, le nuage le plus important réside dans un nouveau litige, puisque la banque a été notifiée en juillet 2024 d’un contrôle fiscal portant sur la période 2021-2023, l’obligeant à payer 3,2 millions de dinars. La banque a présenté une objection, et le dossier est encore en cours d’examen. Il est à noter que la banque a constitué des provisions financières pour couvrir ces litiges, ce qui limite leur impact soudain sur ses résultats futurs.
une performance solide qui nécessite prudence
Le rapport conclut que la performance de l’UBCI a été “solide et orientée vers la croissance”, en saluant l’amélioration de la rentabilité, la qualité des actifs et la solidité de la base de capital. Cependant, la recommandation principale porte sur la nécessité de combler le déficit de liquidité et d’améliorer la gestion des flux de trésorerie, tout en continuant à surveiller attentivement les risques fiscaux existants.
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